كلما أدّبني الدّهر أراني نقص عقلي

و اذا ما زدت علما زادني علما بجهلي

الامام الشافعي


mardi 5 juillet 2022

Distinguer soutien actif et soutien passif.

Discours pertinent, cohérent, raisonnable, mais discours inaudible. Les Tunisiens que je connais, dans mes contacts directs, toute classe confondue, ont "dégeulé", politique et politiciens, pire encore tout raisonnement politique, est rejeté d'avance.

Le président  Kais Saied, malgré les nombreuses fautes qu'il commet en novice de la politique et du pouvoir, les enchante. Par comparaison avec tout le reste des acteurs politiques qui passent à la télé et aux radios depuis dix ans, il leur semble le plus moral, le plus honnête le plus conséquent avec lui-même.

Ce soutien massif est aussi, sauf exception, un soutien passif. Chez beaucoup de nos compatriotes, nul besoin pour beaucoup d'entre eux de participer à la consultation ni même au référendum. Ils se sont exprimés en l'élisant aux deux tiers en 2019, et ils se sont exprimés en se défoulant comme des adolescents le soir du 25 Juillet 2021, suite à l'annonce de la suspension de l'ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), ils s'expriment régulièrement dans les multiples sondages d'opinions.

Comme vous le dites bien, quel régime a respecté la constitution? La présidence à vie du fondateur de la République Bourguiba, le bricolage qui a permis au président Ben Ali de postuler à un troisième mandat, la non élection dans les délais règlementaires en 2015 en plein "Tawafek", de la cour constitutionnelle, ce qui permet de gouverner et d'interpréter en paix la constitution sans être inquiété, et l'usage extensif de l'article 80 en Juillet 2021, recommandé  bien avant cette date, textes à l'appui, par une partie de ceux qui s'opposent aujourd'hui au président KS.

Pour la fraction du peuple que je connais, ces subtilités de professionnels de la chose publique, n'ont aucun impact sur leur vie de tous les jours. L'œuvre politique de ceux qui ont animé la décennie précédente, a eu un résultat qu'il faut savoir honnêtement et courageusement, identifier et comprendre: politique veut dire bavardage et inaction. Les Tunisiens ont adoré  la politique en début de décennie, ils l'exècrent en fin de décennie.

Qui est responsable de ce beau résultat? Nous tous surement, "tous" incluant medias et intellectuels, en plus du fameux et fumeux concept de "classe politique".

Marier politique et action, décision et réalisation concrète. Nettoyer les rues, tailler les arbres de l'espace public, ouvrir des bibliothèques dans les quartiers populaires, permettre aux fils de pauvres d'aller à la plage en leur réservant des bus, multiplier les opportunités de formation professionnelles pour chômeurs, multiplier les centres de lutte contre l'addiction à la drogue, et bien d'autres actions plus ambitieuses, car je me limite au strict minimum d'un état efficace, inscrites depuis trois décennies et plus, dans les rapports des plans de développement successifs; permettra "peut être" d'ouvrir une nouvelle page dans ce rapport complexe et décevant entre les tunisiens et la politique.

Celui parmi les "Hakem", qui s'en préoccupera, sera le bienvenu. « Destour », ou pas. Cela ne m'amuse pas de le dire.

Il faut gagner le cœur des tunisiens, et ils vous écouteront, vous soutiendront et vous respecteront.

Les vrais adversaires de KS, pour ne pas dire "ennemis ", ce ne sont surement pas ses opposants, qui exercent leurs droits basiques de citoyens, mais c'est le chômage des jeunes, l'injustice sociale criante faisant du tiers de la population des pauvres dont 15 % classés misérables, les écoles rurales abandonnées à leur propre sort dont une partie s'abreuvant dans des citernes rouillées, les jeunes mêmes brillants diplômés, qui trouvent mille et un obstacle à leur épanouissement et à leurs projets innovateurs, etc...Le reste, paroles, paroles...

Commentaire interactif, à l’article suivant (5 Juin 2022) :

Pourquoi il ne faut pas boycotter le référendum du 25 juillet (businessnews.com.tn)