كلما أدّبني الدّهر أراني نقص عقلي

و اذا ما زدت علما زادني علما بجهلي

الامام الشافعي


lundi 20 septembre 1999

REFLEXIONS SUR LE JOURNALISME

"L’erreur et l'affabulation, caractérisent et accompagnent les nouvelles" Ibn Khaldoun, Historien (1332-1406) 

"Quel métier merveilleux, s'il n'y avait pas à écrire"  journaliste anonyme. 

"Aux qualités que l'on demande des journalistes, combien de génies pourraient être journalistes" Beaumarchais (auteur Français, 1732-1799)

 

"La presse aiguise les curiosités, elle multiplie les lieux de discussion, accroît le nombre de ses participants, agrandit le cercle où l'on débat des affaires concernant l'intérêt commun" Francis Balle, professeur en Sciences de l’Information, auteur de Medias et Société.

 

"Today, our society needs, first, a truthful, comprehensive, and intelligent account of the day's events in a context which gives them meaning; second, a forum for the exchange of comment and criticism; third, a means of projecting the opinions and attitudes of the groups in the society to one another; fourth, a method of presenting and clarifying the goals and values of the society; and, fifth, a way of reaching every member of the society by the currents of information, thought, and feeling which the press supplies."

Extrait du rapport Hutchins en 1956, free and responsable press USA.

 

"La vie est toujours passionnante pour qui sait regarder. Nous intéresserons nos lecteurs en les mettant en contact avec elle. Pour cela nous devons nous intéresser nous mêmes avec passion au spectacle de la vie. Nous devons conserver la capacité d'étonnement de notre jeunesse. Le journaliste lassé ne peut pas restituer la vie. Il dormira jusqu'à la fin de sa vie. Nous devons toujours savoir nous étonner et demeurer surpris de chaque jour de la vie des hommes et des choses. C'est à ce prix que nous pourrons conférer à nos textes d'information cette indispensable chaleur humaine". 

André Boyer, LES FORMES DE L’INFORMATION ET LA VARIETE DES NOUVELLES, publication pédagogique IPSI, p18.

 

 

"La découverte de l'information est surtout un état d'esprit. Quelle que soit sa compétence et l'étendue de ses relations, le bon journaliste est celui qui ne se résigne pas à ignorer. Sa tournure d'esprit le porte à traquer inlassablement le secret. Et son expérience lui a appris qu'il n'y a pas, ou fort peu de choses qui soient vraiment secrètes ou, du moins, le restent longtemps. Une nouvelle, c'est la mise au jour de ce qui était provisoirement caché. Dés qu'un fait est connu de plus de deux personnes, il est déjà potentiellement public et on a de bonnes chances de faire parler l'un des deux confidents". Bernard Voyenne.

 

"Le journaliste est un témoin actif et sélectif. Actif  par ce qu'il va chercher les éléments d'information qui ne se présenteront pas à lui d'eux mêmes, sélectif  par ce qu'il ne relatera que ce qui peut intéresser son public". Philippe Gaillard.

 

"Dans un journal, vous essayez de couvrir l'actualité, de capter l'air du temps, d'anticiper si possible sur lui et de faire l'histoire immédiate, la plus totale, la plus complète possible". Jean Daniel.

 

"Chacun de nous a une histoire, un lieu d'origine, une sensibilité, des amis, des amours, un système de valeurs, une éthique, des passions. On voudrait qu'a travers ce prisme multiforme et pluridimensionnel apparaisse un produit "objectif". Qui définira comme tel un rapport, un récit, une analyse qui, d'une crise ou d'un meurtre ou d'un coup d'éclat, retiennent telles images, telles sensations, telle conclusion?

La subjectivité propre à tout travail journalistique peut être nuancée, réfrénée par un certain type de fonction : le correspondant d'agence de presse dont la mission consiste à collecter autant que faire se peut les faits bruts (mais qu'est ce qu'un fait brut?) doit se tenir à la plus grande neutralité ou impassibilité possible. A d'autres, dans les rédactions de journaux, d'opérer les sélections et de porter les jugements.

Mais chacun sait que ce premier travail, celui du mineur de fond, est déjà un tri et qu'entre les multiples facettes d'un accident, d'une séance parlementaire, d'une cérémonie, un choix au moins inconscient est opéré. A chaque instant de son travail, le journaliste élimine et choisit."

Jean La Couture.

 

"Imaginez un monde - et cela est aujourd'hui parfaitement concevable- où gouvernants, hommes d'affaires, groupes de pression, candidats aux élections, chefs religieux et responsables syndicaux informeraient directement le citoyen par le canal de son ordinateur personnel. Le journalisme en tant que tel serait provisoirement aboli. Le citoyen se brancherait sur la source d'information de son choix parmi toutes celles que lui offrirait le réseau informatique. Il pourrait également diffuser sa propre information et ses propres commentaires; il serait tout aussi bien producteur que consommateur de l'information. (…) Qu'arriverait-il alors? 

Michael Schudson, LE POUVOIR DES MEDIAS, Nouveaux Horizons, 1999.(titre initial en anglais: THE POWER OF NEWS).

 

" Un journaliste est quelqu'un qui connaît tout ce qui concerne sa spécialité ou sa zone. Il lit dés parution, tout ce qui est publié sur cette spécialité ou cette zone et connaît tous ceux qui s'en occupent.

Il sait s'informer, entretenir un réseau de contacts qui l'informent et auprès desquels il s'informe.

Il sait découvrir une histoire, en vérifier les faits et  la raconter de manière suffisamment claire et vivante, pour que son lecteur trouve utilité et plaisir à la lire.

Il connaît son lecteur, sait ce qu'il lui doit et se met à son service". Béchir Ben Yahmed, Directeur fondateur de JEUNE AFRIQUE.

 

         « Les interviews ont deux objectifs essentiels : rechercher les faits et obtenir des commentaires, des objectifs qui se recoupent le plus souvent. Les interviews concernant les faits sont importantes lorsqu'un événement vient de se produire. Les téléspectateurs et les auditeurs entendront, par exemple, des officiers de police relater les faits d'un crime qui vient d'être commis, ou des sauveteurs expliquer les circonstances d'un accident ou d'une catastrophe.

       Les interviews visant à obtenir des commentaires impliquent l'intervention de spécialistes, de personnalités et de journalistes. Leur objectif peut consister à donner l'explication d'un événement. L'interview d'un membre du gouvernement a pour but de l'amener à justifier ses décisions.

       Aux débuts de la radiodiffusion, de telles interviews étaient généralement très respectueuses. Les interviewers montraient une grande déférence à l'égard des personnes exerçant des fonctions publiques. De nos jours, l'interview s'assimile plutôt à un interrogatoire. Cette évolution déplaît à la classe politique des démocraties, qui regrette que la télévision et la radio se substituent au Parlement en tant que tribune des débats nationaux. Aux diffuseurs de rétorquer que l'expérience et le souci de leur image auprès de l'électorat rendent les hommes politiques évasifs.

       Aux États-Unis, le « sound-bite » — un commentaire court et pertinent, utilisé de façon répétitive dans les programmes d'informations — a réussi à évincer des commentaires sérieux, même si les personnalités s'expliquent dans les talk-shows diffusés en première partie de soirée. La culture nationale influence également le style des interviews, qui peuvent varier d'un pays à un autre et montrer l'influence des tendances culturelles dominantes ».

 

Source :  "informations et actualités," Encyclopédie® Microsoft® Encarta 2000. © 1993-1999 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

 

 

   "Ochs(Adolph S.Ochs,directeur du New York Times)déclara a ses lecteurs en 1896 : "Mon objectif sera…de diffuser impartialement les nouvelles, sans crainte et sans préférence…"Il leur promit de leur donner toutes les nouvelles, sous une forme concise et attrayante, et leur annonça un journal qui serait "un forum où l'on aborderait toutes les questions d'importance publique, et qui, dans ce but…accueillerait volontiers des débats intelligents émanant de toutes les nuances de l'opinion".

Il n'essaya pas de rivaliser d'audace avec la presse jaune de son temps et il bouda même de nombreux éléments de divertissement et de vulgarisation communs à la plupart des journaux, notamment la bande dessinée. Son magazine du dimanche proposait des articles sur l'actualité courante et il devint, avec son tirage de 1500000 exemplaires, un facteur important dans l'univers des magazines. 

Le supplément consacré à la critique littéraire fut très vite connu dans tous les Etats-Unis. La façon dont le journal traitait l'actualité financière et commerciale fut aussitôt à la hauteur de celle de ses concurrents plus anciens.

La page éditoriale, enfin quoique plus discrète et prudente que celle de Pulitzer, était gérée avec intelligence.

Ce qui fit la grandeur du New York Times, ce ne furent pas tant toutes ces réussites que la persévérance avec laquelle il collectait et publiait l'actualité dans toute son immense variété." (…)p93.

 

Warren K.Agee (et autres), Médias, Nouveaux Horizons, Paris, 1989.(traduction de introduction to mass communication publié par Harper&Row)

 

  

 

 

"Un débutant commencera par mettre en forme des textes, et non par les écrire. Trop d'aspirants au journalisme de Magazine pensent qu'ils se lanceront immédiatement dans l'écriture. Ce n'est pas comme ça que les choses se passent. 

Votre premier emploi consistera avant tout à composer un texte. C'est à dire que vous en ferez une relecture, vous réviserez les manuscrits envoyés spontanément, vous vérifierez les faits, vous ferez des recherches pour des articles rédigés par d'autres journalistes, vous rédigerez les titres les chapeaux et les légendes des illustrations -mais pas la couverture. Vous pouvez aussi vous attendre à jouer parfois le rôle de coursier.

Avec un peu de chance -et si vous n'êtes pas trop mauvais-, vous pourrez peut être écrire une colonne ou quelques lignes par-ci, par-là. Plus tard, on vous demandera éventuellement, de faire un papier."

 

Robert E.Kenyon,Jr directeur administratif de l'American Society Of Magazine Editors, p190, cité dans : Warren K.Agee (et autres), Médias, Nouveaux Horizons, Paris, 1989.(traduction de introduction to mass communication publié par Harper&Row)