كلما أدّبني الدّهر أراني نقص عقلي

و اذا ما زدت علما زادني علما بجهلي

الامام الشافعي


lundi 30 septembre 2013

CONNAISSANCE DE LA POPULATION DES JOURNALISTES TUNISIENS 1991

Nous avons traité des caractéristiques socio-professionnelles des journalistes dans le cadre d'un chapitre d'un ouvrage collectif publié en 1992.

·      LES JOURNALISTES TUNSIENS: CARACTERISTIQUES SOCIO-PROFESSIONNELLES, in L'INFORMATION AU MAGHREB, ouvrage collectif, Cérès Productions, collection Enjeux, 1992, Tunis, pp: 51-61. (rédigé en 1988).

Ce travail a été actualisé dans le cadre d'un rapport collectif non publié, rédigé à la demande du Conseil Supérieur de la communication. Notre contribution a pour intitulé:

·      LE CAPITAL FORMATION DES JOURNALISTES TUNISIENS, in LA FORMATION DES CADRES DANS LES DOMAINES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION: LA FORMATION DE BASE DES JOURNALISTES, rapport non publié rédigé par Mehdi Jendoubi, Hizaoui Abdelkrim et Larbi Chouikha pour le Conseil supérieur de la Communication, septembre 1991.

Plusieurs essais antérieurs à nos travaux, ont été entrepris pour estimer la population globale des professionnels. Nous mentionnons essentiellement:

·      L'ouvrage de Mustapha Masmoudi, ECONOMIE DE L'IFORMATION EN TUNISIE, Dar As sabah, Tunis, 1972.

·      Le RECENCEMENT DES JOURNALISTES TUNISIENS, effectué par le Bureau des études et de la planification du Secrétariat d'Etat à l'Information en 1977.

·      L'enquête menée pour le compte du CAPJC en 1984 par M. Boukraa Ridha et publiée par la RTC sous le titre: LES JOURNALISTES TUNSIENS ET LE RECYCLAGE, RTC Nº 7, janvier-juin 1985, pp:35-69.

·      L'enquête effectuée par l'Institut Laamouri pour le compte du CAPJC, en 1990, consacrée aux besoins en formation tels que perçus par les journalistes et à l'évaluation du CAPJC. Elle a permis une actualisation pertinente une décennie plus tard, des données de l'enquête de Ridha Boukraa en 1984.


Notre travail a permis de synthétiser les résultats des travaux antérieurs, de compléter certaines données par l'exploitation des listes brutes des journalistes établies régulièrement par le secrétariat d'Etat a l'Information, ainsi que l'affinement de données statistiques complémentaires à partir du dépouillement des dossiers administratifs de la commission de la carte professionnelle auxquels nous avons eu accès par une autorisation spéciale du secrétariat d'Etat a l'Information dans le cadre de la préparation du rapport sur la formation commandé par le Conseil Supérieur de la Communication ( figurant dans nos travaux et dans le présent rapport sous l'intitulé "Commission carte/91"), et d'aborder l'évolution démographique de la population des journalistes selon une perspective historique et comparative, permettant de brosser un profil de base de la profession de journaliste, axé sur les dimensions suivantes:

·      Estimation de l'effectif global des journalistes

·      Structure par âge de la population des journalistes

·      Taux de féminisation de la profession

·      Evolution du capital formation


ESTIMATION DE L'EFFECTIF GLOBAL DES JOURNALISTES



Secteur

Recensement/77

CAPJC/84

Commission/86

Commission/91

RTT

89

(17%)

160

(27%)

88

(20%)

 

(22.7%)

TAP

119

(23%)

141

(24%)

138

(31%)

 

(24.3%)

Presse Ecrite

312

(60%)

291

(41%)

219

(49%)

 

(53%)

Dont Quotidiens

 

 

144

(32.3%)

 

(36%)

Total

520

(100%)

592

(100%)

445

(100%)

 

(100%)

TABLEAU SYNTHETIQUE DE LA REPARTITION DE LA POPULATION DES JOURNALISTES SELON LES GRANDS SECTEURS MEDIATIQUES Extrait de Mehdi Jendoubi, LES JOURNALISTES TUNSIENS: CARACTERISTIQUES SOCIO-PROFESSIONNELLES, In L'INFORMATION AU MAGHREB, ouvrage collectif, Cérès Productions, collection Enjeux, Tunis, 1992.

Estimée par M.Mustapha Masmoudi (1975) à 220 journalistes "permanents", au début de la décennie 1970, la population des journalistes professionnels atteint en 1980 environ 350 personnes et dépasse à peine les 650 personnes en 1991.

Trois principaux pôles de concentration se partagent la grande majorité des journalistes professionnels: la RTT qui emploie en 1991, 22% des journalistes, l'Agence TAP qui emploie 24%, et les sept quotidiens qui emploient un peu plus du tiers des journalistes (36%).

L'Etat est le principal employeur de journalistes. A elles seules l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP), et la Radio Télévision tunisienne emploient environ la moitié des journalistes, soit 51% selon les données disponibles en 1986 relatifs à la carte professionnelle et légèrement moins selon la même source en 1991 puisque cette proportion est estimée a 47%. Ces proportions seront plus nettement accentuées si l'on tient compte des journalistes des quotidiens, La presse et As Sahafa, édités par la Société Nouvelle D'impression et de Presse (SNIPE), contrôlée par l’Etat.

Selon la nature des medias, c'est la presse écrite qui enregistre la plus grande concentration de journalistes avec une légère évolution vers un meilleur équilibre au profit des autres medias, puisque ce secteur passe de 60% en 1977 à 53% en 1991.

Le dépouillement en 1991 des dossiers de la carte professionnelle nous a permis d'affiner la répartition sectorielle, en précisant un peu plus la répartition par media, non disponible à l'époque, et publiée dans notre rapport sur le Capital formation des journalistes tunisiens, à l'intention du Conseil Supérieur de la Communication :

Organismes

Effectifs

%

TAP

160

24.3

RTT

149

22.7

QUOTIDIENS

238

36

Dont:

 

 

ASSABAH

33

5

LETEMPS

14

2

LA PRESSE

38

6

ASSAHAFA

21

3

ACCHOUROUK

19

3

ALHORRIYA

60

9

LE RENOUVEAU

53

8

AUTRES PERIODIQUES

109

17

TOTAL

656

100

REPARTION DES JOURNALISTES PROFESSIONNELS SELON LES MEDIAS.

Source: Jendoubi Mehdi, LE CAPITAL FORMATION DES JOURNALISTES, in LA FROMATION DES CADRES DANS LES DOMAINES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION EN TUNISIE: LA FORMATION DE BASE DES JOURNALISTES, rapport non publié rédigé par Mehdi Jendoubi, Hizaoui Abdelkrim et Larbi Chouikha pour le Conseil supérieur de la Communication Septembre 1991.


STRUCTURE PAR AGE DE LA POPULATION DES JOURNALISTES



Groupes d'âge

Recensement/77

CAPJC/84

CAPJC/90

 

18-34

 

75%

 

 

63.2%

 

48%

 

35 et plus

 

25%

 

 

36.8%

 

52%

REPARTION DES JOURNALISTES PROFESSIONNELS SELON  LES GROUPES D'AGE.

Source: Jendoubi Mehdi, LE CAPITAL FORMATION DES JOURNALISTES, in LA FROMATION DES CADRES DANS LES DOMAINES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION EN TUNISIE: LA FORMATION DE BASE DES JOURNALISTES, rapport non publié rédigé par Mehdi Jendoubi, Hizaoui Abdelkrim et Larbi Chouikha pour le Conseil supérieur de la Communication, Septembre 1991.

Le corps des journalistes est relativement jeune. En 1977 les trois quarts ont moins de 35 ans, mais une nette tendance vers un vieillissement relatif peut être observée en 1984 et elle est confirmée en 1990 où la proportion est inversée puisque les plus de 35 ans représentent un peu plus de la moitié des effectifs.


TAUX DE FEMINISATION DE LA PROFESSION



 

journalistes

RECENSEMENT/77

CAPJC/84

COMMISSION/87

EFFECTIF

%

EFFECTIF

%

EFFECTIF

%

 

FEMMES

 

 

58

 

11%

 

64

 

15.8%

 

56

 

13%

 

HOMMES

 

 

462

 

89%

 

341

 

84.2%

 

371

 

87%

 

TOTAL

 

 

520

 

100

 

405

 

100

 

427

 

100

EVOLUTION DU TAUX DE PRESENCE DES FEMMES DANS LA PROFESSION DE JOURNALISTE EN TUNSIE. Extrait de Mehdi Jendoubi, LES JOURNALISTES TUNSIENS: CARACTERISTIQUES SOCIO-PROFESSIONNELLES, In L'INFORMATION AU MAGHREB, ouvrage collectif, Cérès Productions, collection Enjeux, Tunis, 1992

La profession de journaliste reste en Tunisie largement masculine. Néanmoins, une percée timide mais constante de la présence des femmes peut être notée. La variation vers un léger tassement de la présence féminine entre 84 et 87 est peu significative et peut être imputée plus aux variations dues aux instruments de mesure, qu'a l'objet d'étude lui même.


EVOLUTION DU CAPITAL FORMATION


Profession ouverte en Tunisie ainsi que dans plusieurs pays, le journalisme se pratique sans une exigence de diplôme. Les compétences intellectuelles et professionnelles sont estimées au vu des capacités effectives des individus à s'intégrer dans un système de production et à répondre positivement  à ses attentes. Mais une double tendance est nettement observée sur le long terme, vers une fermeture relative puisque de plus en plus de journalistes sont titulaires d'un diplôme universitaire de différentes spécialités et qu'une proportion croissante est titulaire d'un diplôme universitaire spécialisé en journalisme.

Alors qu'ils ne représentaient en 1974 selon une rétrospective historique inclue dans le recensement des journalistes de 1977, que 10% des effectifs des rédactions des medias tunisiens, les titulaires d'une licence et plus représentent en 1977 environ le tiers de la profession (34%), et dépassent en 1984 plus de la moitié  des effectifs (53.6%), pour atteindre les deux tiers, selon une estimation de l'enquête CAPJC/Institut Laamouri en 1990.

NIVEAU D'INSTRUCTION

1974

RECENSEMENT/77

CAPJC/84

CAPJC/90

Moins que licence

 

 

90%

 

66%

 

46.4%

 

30%

Licence, Maitrise et plus

 

 

10%

 

34%

 

53.6%

 

70%

Total

100

 

100

100

100

EVOLUTION DU NIVEAU D'INSTRUCTION DES JOURNALISTES PROFESSIONNELS.

Source: Jendoubi Mehdi, LE CAPITAL FORMATION DES JOURNALISTES, in LA FROMATION DES CADRES DANS LES DOMAINES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION EN TUNISIE: LA FORMATION DE BASE DES JOURNALISTES, rapport non publié rédigé par Mehdi Jendoubi, Hizaoui Abdelkrim et Larbi Chouikha pour le Conseil Supérieur de la Communication, Septembre 1991.

La même tendance est observée pour ce qui est de la possession d'un diplôme attestant d'une formation spécialisée en journalisme. Longtemps exercée sans une exigence de formation spécialisée en journalisme, le métier de journaliste va s'ouvrir de plus en plus aux détenteurs d'une formation spécifique. Quasi inexistants en Tunisie durant la première moitié du XXº , les diplômés de journalisme issus d'écoles étrangères en nombre réduit certes, ou de l'Institut  Ali Bach Hamba première structure de formation de journalistes en Tunisie, qui a fonctionné au cours de la deuxième moitié de la décennie 1960, et un peu plus tard de l'Institut de Presse et des Sciences de l'Information dont la première promotion a été mise sur le marché en 1971; commencent à prendre pied de manière de plus en plus visible dans les salles de rédaction.

Estimés au tiers environ de la profession (31%) par le recensement des journalistes de 1977, les professionnels qui déclarent avoir suivi une formation initiale en journalisme avant d'accéder à la profession, constituent en 1984, 43% de la population (Enquête CAPJC/1984), et atteignent la moitié en 1990 (Enquête CAPJC/Institut Laamouri 1990).


Source: 

Rapport de synthèse des travaux de recherche de Mehdi Jendoubi

maître-assistant à L’Institut de Presse et des Sciences de l'Information (IPSI), Université de la Mannouba.