Commentaire Jendoubi Mehdi
Kapitalis 24 Octobre 2014
Octobre 2011, n’a pas été une
erreur mais une étape indispensable d’apprentissage collectif et de prise de
conscience. Après le vide laissé par la déroute du principal parti qui a animé la vie publique depuis 1920 et face à la désunion
des forces démocratiques qui ont animé la
contestation depuis les années 1960, une large partie des citoyens a récompensé
les partis qui ont représenté l’opposition la plus radicale de l’ère Ben Ali, exception faite du POCT qui n’a pas eu sa
part de reconnaissance électorale, et c’est ainsi que ceux qui étaient en
prison ou en exil ont été mis aux commandes et ceux qui avaient les rênes du
pouvoir depuis deux décennies, mis en prison ou contraints à l’exil. C’est la révolution dans sa manifestation la
plus simple : un renversement. Nous découvrons que cela est insuffisant.
Au-delà de nos penchants
partisans, les leçons apprises sont nombreuses et feront l’objet de longs
débats. Comment construire une démocratie sans démocrates pour reprendre une
expression pertinente de Mme Naziha Rjiba (Om Ziad)?
Comment concilier entre rupture nécessaire avec les
erreurs du passé et sauvegarde des
acquis ? quel équilibre trouver entre d’un côte démocratie , pluralisme et liberté d’expression et d’un autre côté développement, justice sociale et conditions matérielles
de la dignité citoyenne ? Comment concilier entre les vœux légitimes qui
transforment les programmes des acteurs politiques en cahier de doléances et l’efficacité
et le savoir-faire nécessaires à toute action publique ?
Comment intégrer tous les tunisiens
de toute conviction politique modérée ou radicale, dans la sphère de la vie
publique et les convaincre que toutes les luttes dorénavant doivent être
pacifiques et utiliser les moyens civiques et renoncer définitivement a toute velléité
de violence? Comment réussir à intégrer la nouvelle démocratie tunisienne dans
un environnement arabe et international et la préserver de tout
interventionnisme ou de tout rejet ou hostilité ?
Voter pour tel ou tel parti est nécessaire mais
largement insuffisant si ces questions restent en suspens.
Note : commentaire interactif publié en bas
de l’article de M. Moncef Dhambri le 24 octobre 2014, paru dans le site
Kapitalis.
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