Commentaire Mehdi Jendoubi
Non publié.
Novembre 2014.
Il ne faut pas confondre lutte politique, divergence d’appréciation des choix et des alliances, avec le dénigrement systématique de ceux qui ont fait l’honneur de la Tunisie en affirmant leur droit de citoyens à l’expression publique, aux pires moments de la négation de ce droit. Il n’est pas nécessaire d’être en accord avec un homme public ni d’être de son camp pour l’apprécier à sa juste valeur.
Qu’aurait été depuis plus de trente ans la vie publique en Tunisie sans l’apport de ces militants de toute obédience, qui ont animé l’espace public tunisien en diffusant un tract dactylographié ou en publiant un communiqué non repris par les medias locaux ou en démissionnant du parti au pouvoir après avoir tenté vainement de le réformer de l’intérieur ou en tentant d’organiser une micro manifestation vite dispersée ou en investissant l’espace numérique quand leur était interdit l’espace réel d’une salle de réunion ou en maintenant contre vents et marrées des journaux comme Erray lancé par M.Hassib Ben Ammar ou Al Mawkef fondé par M. Ahmed Nejib Chebbi.
Il est évident que certains militants peuvent renoncer à leurs idéaux, changer de camp et être tentés de demander à la société des compensations pour leurs sacrifices ou demander réparation des dommages causés par certaines décisions injustes, et cela est en effet très mal perçu par une large partie de l’opinion publique, ce qui rabaisse l’estime qu’ils peuvent avoir pour ce citoyen militant élevé au rang des anges par son militantisme, mais vite rabaissé par la compensation attendue, perçue comme une gratification qui banalise le sacrifice.
Un thème à discuter sereinement car au-delà des dissensions politiques le militantisme et l’engagement citoyen sont à la base de toute vie publique, le moment où l’individu s’inscrit dans l’action collective et devient acteur de l’histoire. Malgré leurs limites et leurs choix que nous pouvons contester, nous nous devons de rendre hommage à tous les militants injustement traités dans ce papier. Ils ont contribué chacun à sa manière, de faire de nous des citoyens et non des sujets.
Note : commentaire non publié, resté dans mes cartons, en réaction à un article publié par M.Rachid Barnat, sous le titre : Tunisie : Sale temps pour les ex-militants, Kapitalis le 19 Novembre 2014.
Source :
Tunisie : Sale temps pour les ex-militants (kapitalis.com)
خاطرة من مذكرتي الشخصية 2008:
"المعارضة
التونسية...كالعقد المنثور...شخصيات فذّة و زعامات وهمية و أحزاب عقيمة إلا ما رحم
ربّك...ما أحوجهم إلى دورات تدريبية في عقلية الفريق. لهم كلّهم - دون استثناء
فصيل معترف به أو غير معترف به - فضل علينا نحن الصامتون، مهما تعددت أخطاؤهم و
تورّمت نرجسياتهم...فهم شهادة حية أننا مواطنون و لسنا رعايا.
اليسار التونسي...مصنع أحلام...خميرة اجتماعية و
سياسية....مختبر لتفريخ أصحاب القرار...جيش من سجناء الرأي على امتداد القرن قبل
الاستقلال و بعده...أنهار من البيرة لتخدير الوجع و تهويم الواقع و تجميله. يخطئ
من يقيّم اليسار بعدد أنصاره أو بنسب نجاح في الانتخابات. لم يصلوا إلى الحكم و
لكن حضورهم و إسهامهم نوعي و مؤكد في
مجالات عدة مثل التعليم و الثقافة و مؤسسات المجتمع المدني و خبرتهم و استشاراتهم
لمختلف هياكل الدولة"
مواضيع ذات صلة:
تجديد النخب و حرب الوجاهات الجديدة بعد الثورة
مرارة الديمقراطية
A propos de l’œuvre politique inachevée de Ahmed Nejib Chebbi.