كلما أدّبني الدّهر أراني نقص عقلي

و اذا ما زدت علما زادني علما بجهلي

الامام الشافعي


mercredi 10 janvier 2018

Ecouter la colère légitime du philosophe Amor Cherni.

 

Commentaire de Jendoubi Mehdi

Kapitalis 11 Janvier 2018

Le vocabulaire amer de M.Amor Cherni et son choix partisan, ne doivent pas nous cacher l’essentiel : sa colère est justifiée et largement partagée. J’ai voté pour Nidaa Tounes aux législatives et pour Monsieur Essebsi pour les présidentielles et je pense que son choix d’une coalition avec Ennahdha est une nécessité dictée par le fonctionnement des institutions issues de la constitution de 2014 et un facteur de stabilité, et je soutiens aussi son initiative de réconciliation.


Mais la dérive présidentielle a commencé tôt, quand il est entré en contradiction avec sa propre devise : «la patrie avant le parti» et n’a pas saisi la portée des multiples critiques formulées dés 2014 contre l’ascension politique de son propre fils, ramenant au souvenir des tunisiens d’anciennes pratiques les affaires de famille, l’emportaient sur l’intérêt général. C’était le premier «sacrifice» symbolique à offrir à un peuple en attente d’un leader pour qui seul l’intérêt général doit primer. Cela aurait renforcé sa légitimité institutionnelle par une légitimité symbolique, à ne pas négliger en temps de crise.

Il est facile de demander au petit peuple des sacrifices, mais il faut commencer par soi-même pour donner l’exemple et être écouté par les plus lésés. Les riches et les moins riches ne payent pas leurs impôts, les dirigeants ne sacrifient pas un iota à leur train de vie, les corporations de médecins, d’avocats et bien d’autres font de la résistance à toute réforme fiscale et même la catégorie supérieure de fonctionnaires dont je fais partie est rebelle à tout sacrifice.la stabilité a un prix que nul n’est disposé à payer.

Les nombreuses réformes institutionnelles engagées depuis 7 ans sont nécessaires mais insuffisantes. Les élites dirigeantes successives issues du fonctionnement des institutions depuis 2011 n’ont ni convaincu les esprits, ni ravi les cœurs. Entre gouvernants légitimes issus de différentes tendances politiques et gouvernés se dresse rapidement un fossé d’incompréhension et de déception. Pourquoi?

Ecoutez la colère de notre philosophe Si Amor Cherni, donnez la parole aux sociologues, aux hommes de lettres aux historiens et aux artistes pour enrichir la réflexion publique presque monopolisée par les juristes, les politologues, les militants et les journalistes commentateurs.

 

Note: Commentaire publié en réaction à un article de M.Amor Cherni paru sous le titre: La révolution gronde-t-elle- à nouveau en Tunisie, dans le site kapitalis le 11 janvier 2018. Le titre a été ajouté après publication dans ce blog.

Source :

http://kapitalis.com/tunisie/2018/01/11/revolution-gronde-t-a-nouveau-tunisie/

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