قدّمت في منتصف السنة الأولى من إنتدابي تقريرا الى السيد رئيس التحرير و السيد الرئيس المدير العام للوكالة بتاريخ 30 ماي 1980. و أكملته بتقرير نهائي بعد سنة من العمل و كنت على أبواب المغادرة قبيل إلتحاقي بمعهد الصحافة.
J’ai eu la chance avant mon affectation à l’Institut de Presse IPSI en Octobre 1980, de travailler en tant que journaliste conseiller adjoint à l’agence Tunis Afrique Presse TAP, où j’avais déjà effectué durant ma scolarité un stage très bénéfique sous la charmante tutelle de M.Habib Bayoudh dont je garde en souvenir son dynamisme débordant, sa gaieté constante et son humour à toute epreuve. J’ai présenté à feu Hédi Annabi le Pdg de la Tap un premier rapport après 5 mois d’exercice et un dernier rapport d’activité avant de quitter la TAP pour l’enseignement du journalisme
تمّ إنتدابي بوكالة تونس إفريقيا للأنباء في خطّة مستشار تحرير مساعد سنة 1979 و عملت بها سنة قبل إلتحاقي في اكتوبر 1980 بمعهد الصحافة و علوم الإخبار. و قبلها كنت قد قضّيت شهرا في الوكالة ضمن واجب التدريب أثناء دراستي بمعهد الصحافة صيف 1975. و كلّي إمتنان لمن اشرفوا على تدريبي فترة الدراسة و سمحوا لي بإنجاز تغطيات ميدانية كانت أفضل دربة لي و أنا في بداياتي و اذكر بصفة أخص السيد حبيب بيوض الذي لم تكن تفارقه الدعابة و الحيوية.
Monsieur le Président Directeur Général
Monsieur le Rédacteur en Chef
Après avoir passé environ une année la TAP je me permets de vous soumettre les réflexions suivantes :
La TAP est le piler du système de l’information en Tunisie. L’amélioration de la qualité de l’information dans notre pays est inconcevable sans la contribution de la TAP.
Mais il est regrettable de constater que les moyens mis à la disposition de la TAP sont limités. Il est donc nécessaire de sensibiliser les autorités, à cette question.
Cependant, malgré ces moyens limités certaines actions peuvent être réalisées en vue de rendre notre institution plus performante.
Il faudrait appeler tous les agents de la TAP à participer à cet effort de réflexion et leur procurer l’occasion de le faire au sein de structures dynamiques.
La TAP est sollicitée par tous les hommes politiques qui voudraient voir leurs activités, même les moins importantes, couvertes. Mais le personnel de notre agence est relativement peu nombreux. D’où l’obligation dans laquelle se trouve La TAP de concentrer son personnel presque exclusivement sur les activités des ministres. Ces reportages qui se limitent à un compte rendu plus ou moins long de réunions, sont loin de satisfaire un grand nombre de journalistes. Beaucoup d’entre eux veulent faire « autre chose ». c’est cet « autre chose » qu’il faudrait essayer de déterminer. Et seuls les journalistes eux-mêmes pourront proposer des solutions concrètes qui pourraient être discutées avec la rédaction en chef dans le cadre de réunions de travail.
Il est en effet déprimant pour un journaliste de se voir réduit à ne pratiquer des années durant, qu’un travail « de petite main ».
Travailleur intellectuel, le journaliste a un capital précieux à enrichir : son vocabulaire, son sens de l’observation et ses connaissances.
Il semble que les tâches actuelles confiées aux journalistes de la TAP ne leur procurent pas le plus souvent certaines de ces satisfactions.
Certaines solutions peuvent être testées :
- Procurer aux journalistes les publications qui se trouvent sur la place.
- Organiser un service de prêt de livres et de revues à caractère professionnel.
- Le fonds de la documentation est presque inconnu. Il faudrait informer les journalistes des trésors cachés de notre documentation (faire circuler une note qui évalue le fonds, annonce régulièrement les nouvelles acquisitions de même il faudrait penser à doter la documentation des moyens nécessaires pour qu’elle puisse enrichir et actualiser son fichier thématique.
- Doter les journalistes des outils de travail de base et ce sur les lieux même du travail (dictionnaires, encyclopédies, lexiques…)
- Procurer l’occasion aux journalistes qui le désirent de faires des papiers. S’il n’est pas possible de créer actuellement un service de production de papiers, il est possible d’instituer une cellule dans laquelle les journalistes passeraient par un système de rotation et seraient déchargés de tout travail de reportage et de traduction.
Il serait intéressant de fournir au rédacteur l’occasion d’émettre leurs avis et suggestions sur leur propre travail, ou plutôt le travail qu’on exige d’eux. Certaines modifications peuvent être ainsi apportées à ce qu’on appelle le « moule » TAP
EXEMPLE :
La couverture des réunions publiques est une des principales activités de la TAP. Une réunion peut durer cinq heures au cours desquelles différents orateurs prennent la parole. Les citoyens peuvent parler durant plus de la moitié de la séance. Que retient la TAP ? les seuls propos du responsable au grade hiérarchique le plus élevé. L’intervention des citoyens est gommée.
Les inaugurations. D’importants projets sont inaugurés en Tunisie. A cette occasion des responsables prononcent des discours. La TAP se limite le plus souvent à ces discours, et le barrage inauguré ou la cité nouvelle devient à la limite secondaire.
La variété et la richesse humaine et sociale de la Tunisie sont ignorées par notre service qui présente une réunion dans un milieu rural, exactement de la meme manière qu’une réunion qui regroupe des cadres dans le siège d’une réunion dans un milieu rural exactement de la même manière qu’une réunion qui regroupe des cadres dans le siège d’une société nationale. Il faudrait essayer d’axer l’intérêt sur les spécificités de chaque région ou groupe socio-professionnel.
Notre service se limite presque exclusivement à la retransmission (avec une légère élaboration) du discours officiel. L’aspect factuel aussi bien officiel que non officiel (la vie quotidienne de la société tunisienne) est presque absent.
La TAP pourrait s’ouvrir un peu plus à la société tunisienne et répondre ainsi à une recommandation importante du Conseil Supérieur de l’Information qui demande au cours de sa première session à la presse de « ne pas perdre de vue que parallèlement aux activités des organismes officiels, il existe une collectivité nationale qui mène une vie active et variée dont les aspects méritent d’être reflétés ».
La seule réponse à cette question est d’expérimenter une certaine spécialisation des journalistes de la TAP
Parallèlement à son réseau de correspondants régionaux, la TAP pourrait mettre sur pied un réseau d’informateurs dans les ministères et les principaux organismes. Ces informateurs faciliteraient à la TAP l’accès à l’information et nous permettrait de mieux nous tenir au courant des projets en cours, des documents élaborés, etc…)
Comme tout organisme de presse la TAP fonctionne avec un personnel d’intellectuels dont la gestion n’est pas aisée. Ce personnel exige une participation active à la vie de l’institution. Actuellement aucune structure professionnelle ne fonctionne (pas de réunions de travail). La hiérarchie seule prime. Ces structures doivent être instituées pour donner plus de vie au Desk. Un grand nombre de petits problèmes qui empoisonnent la vie quotidienne du Desk peuvent être ainsi évoqués et dépassés.
La diffusion d’un bulletin d’information inter –TAP, pourrait contribuer à mieux faire circuler l’information et l’échange de points de vue dans l’agence (projets de la TAP, décisions de l’administration, participation de la TAP aux réunions internationales…
Plusieurs actions peuvent être menées en vue d’améliorer les conditions de travail à la TAP
L’espace. Dans l’attente de l’acquisition d’un local plus spacieux et plus fonctionnel, il faudrait procéder à certains aménagements du cadre de travail actuel. Bien sûr dans les limites des possibilités de l’agence. Plusieurs interventions peuvent se faire sans nécessiter de grands frais et avoir des répercussions psychologiques fortes heureuses (luminosité du desk, ascenseur, équipement minimum pour sanitaires. Aussi insignifiante que puissent paraitre ces remarques, elles ne sont pas dénuées de tout intérêt.
Relation de travail. Le personnel de la TAP éprouve le besoin d’instaurer avec la hiérarchie, un nouveau type de rapports. La hiérarchie doit favoriser le plus possible l’instauration de rapports de travail qui ne soient pas fondés uniquement sur les directives et laisser au journaliste la possibilité d’apprécier lui-même les tâches qu’il est appelé à exécuter. La motivation et le gout sont à la base de tout travail intellectuel.
Le journaliste et le monde extérieur. Le plus urgent à ce niveau est la question de la défense de la « dignité » du journaliste dans l’exercice de son métier.
Le journaliste a besoin d’être épaulé par l’organisme qui l’emploie et il faudrait penser à sensibiliser tous les ministères et les organismes officiels à cette question. Certaines interventions de l’extérieur qui aboutissent à des reprises de reportages réalisé par les journalistes de la TAP sont injustifiées et sont ressenties comme un affront par plusieurs journalistes. Ces questions dépassent la TAP et concernent toute la profession. Une intervention énergique de la TAP, quand cela est possible serait d’un grand apport pour le moral des journalistes.
La TAP pourrait éditer une brochure qu’elle distribuerait à tous les décideurs, histoire de présenter l’agence et glisser certains conseils sur la meilleure façon d’aider les journalistes.
Conclusion
Il est illusoire d’évoquer les problèmes d’un organisme quelconque sans aborder un aspect fondamental : les conditions sociales et économiques du personnel. Sur ce plan il y a beaucoup à faire (promotion, salaires heures supplémentaires…)
Ces problèmes sont d’une grande acuité et leur résolution ne peut se faire que dans le cadre de rencontres avec les représentants de personnel.
De même la question de la conformité des décisions concernant le personnel avec le statut de l’agence et avec le code du travail, ainsi que les informations publiées par la presse sur la TAP (condamnation par un tribunal de prud’homme), sont d’une grande importance pour le personnel et alimente un climat de doute et de crainte fort préjudiciable.
Il est évident que le personnel de la TAP est très conscient des limites de notre organisme. Mais une ferme croyance anime le personnel : il est possible de faire mieux. Le personnel a un apport certain qui serait très bénéfique pour l’agence, si les canaux nécessaires à la communication sont institués.
La TAP a les hommes nécessaires pour mener une réflexion approfondie sur les difficultés rencontrées et les dépasser avec les moyens de bord. Il reste à savoir :
Dans le quelle mesure les structures de la TAP pourraient être dynamisées pour motiver le personnel et lui permettre de s’épanouir dans le travail.
Dans quelle mesure l’autorité de tutelle est disposée à soutenir la TAP et à lui donner les moyens humains et matériels nécessaires pour affronter dans de bonnes conditions les tâches qui reviennent à une agence nationale d’un pays qui ne cesse d’affirmer son attachement à l’instauration d’un nouvel ordre mondial de l’information.
Mehdi Jendoubi
Rapport de fin d'activité 1980
Note redigée après cinq mois environ de mon recrutement
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