Un Néo 7 Novembre est possible et nécessaire.
Mehdi Jendoubi
Universitaire syndicaliste, membre de la cellule RCD Université
de la Mannouba.
12Janvier 2011 (non publié)
Les jeunes ont pris la parole, ayons la modestie non pas de les écouter, mais d’apprendre avec eux. Le sacrifice de Mohamed Bouazizi, qui a déclenché un mouvement de revendication sociale d’une rare ampleur en Tunisie n’est pas uniquement un acte désespéré, c’est un acte de fierté et de révolte et c’est ainsi que son message a été compris par les milliers de jeunes qui se sont solidarisés avec lui. Et c’est cette solidarité qui a désormais transformé un acte individuel, non pas en revendication sociale, mais en crise politique majeure.
Le diagnostic courageux et lucide, de cette
crise est l’urgence que doivent affronter les autorités publiques, les partis et la société
civile.
La vie
publique s’est longtemps réduite en Tunisie à un club restreint
constitué des pouvoirs publics et d’opposants téméraires et isolés. Un acteur
nouveau s’invite à la table des grands : le peuple représenté par ces jeunes, indignés
et libérés par le sacrifice de Mohamed Bouazizi et outillés par leur
intelligence et par les nouvelles technologies de l’information et de la
communication. Les acteurs politiques, qui ne prennent pas la mesure de cette
nouvelle donne, prendront les mauvaises décisions, pour notre avenir commun.
J’invite
modestement notre président, qui a sauvé
la Tunisie de l’impasse dans laquelle elle se trouvait la veille du changement de 1987, à sauver la
Tunisie une seconde fois des erreurs et des lacunes du 7 Novembre, que nous
assumons tous collectivement, et d’ouvrir de nouvelles perspectives
mobilisatrices, et fédératrices.
Les mesures annoncées jusque là face à l’urgence de la situation sont insuffisantes. Je soumets les propositions suivantes :
Redonner au premier ministre dont l’intégrité est notoire, les compétences réelles nécessaires à l’exercice de ses fonctions, dans le cadre d’une saine division des tâches au sommet de l’exécutif
Charger la justice d’examiner les cas flagrants d’abus de pouvoir et de corruption colportés par la rumeur publique ou examinés par certaines juridictions étrangères, pour lutter contre les rumeurs devenues suite à la défaillance des médias traditionnels et à leur peu de crédibilité, le moyen d’information le plus efficace, et redonner ainsi confiance aux citoyens, que nul n’est au-dessus de la loi
Annoncer l’amnistie générale et autoriser le retour en Tunisie des opposants politiques les plus radicaux et je citerai en particulier Dr Moncef Marzouki et M. Rached Ghannouchi. La Tunisie est la patrie de tous
Un néo-7 Novembre est nécessaire et possible,
et notre président, sera l’artisan d’un
vrai printemps de Tunisie. JM
Observation :
Ce texte a été remis en mains propres à la
direction du RCD à M.Fawzi Aouam secrétaire général adjoint qui m’a accordé une
audience le 12 janvier 2010 et a manifesté un réel intérêt pour son contenu. Une
copie a été remise au magazine Réalités. Monsieur Ziad Krichen, rédacteur en
Chef m’a appelé au téléphone pour m’informer de sa décision de le publier, mais
la donne politique a été complètement bouleversée en Tunisie et le numéro en
question n’est pas paru. Certains amis ou collègues en en été informés par
mail. Ce que je pensais être un mécontentement généralisé s’est avère être une révolution.
J’étais dans l’erreur de penser jusqu’à la dernière minute, que le système pouvait
se corriger de l’intérieur, un peu comme ce qui s’est passé en 1987. Le
peuple en a décidé autrement.
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