Commentaire Jendoubi mehdi
Kapitalis
1-6-2018
Faire du refus de « toute alliance avec Ennahdha »
un principe fondateur serait une impasse. La constitution de 2014 et la loi
électorale imposent leurs contraintes, en attendant de constituer une majorité
favorable à leur modification. Les élections antérieures nous enseignent qu’un
nouveau mode de fonctionnement politique basé sur les alliances, est
inévitable, sinon c’est le risque de blocage ou de majorités volatiles.
Je pense qu’il faut faire une différence nette entre deux
moments : celui de l’offre politique et celui de la gestion de l’Etat. Au
moment de l’offre politique tous les partis s’adressent aux citoyens et
présentent idéologies et programmes divers et contradictoires et espèrent
obtenir l’adhésion la plus large, mais quand le peuple fixe par des élections
démocratiques le poids de chacun, chaque acteur politique devrait être
respectueux des choix populaires et soucieux du fonctionnement des
institutions. Tous les élus sont les dignes fils et filles de la patrie et de
la République.
Sur un autre plan, il n’est pas sain de constituer un
parti avec comme principal ciment, le refus d’un autre parti et de se
déterminer ainsi négativement ou en en réaction à quiconque. L’éventail des
utopies sociales, des valeurs et des œuvres à accomplir est tellement large et
l’histoire politique tunisienne est tellement riche qu’il serait dommage de ne
pas y puiser l’essentiel des thèmes fédérateurs et mobilisateurs.
Oubliez un instant Ennahdha. Fixez des priorités qui
redonneront espoir aux jeunes, trouvez le langage et les symboles appropriés,
rabaissez au minimum les egos hypertrophiés et armez-vous d’esprit de compromis
et de culture du conflit et vous pourrez ainsi ouvrir un vrai boulevard
politique.
L’expérience de Nidaa en 2014 a prouvé qu’il y a une
large base sociale et électorale disponible, que Nidaa a su séduire et
rassurer, mais qu’il a excellé pour la perdre et la décevoir en si peu de
temps. La direction actuelle est loin d’être le principal responsable de ce
gâchis : chacun des grands leaders de ce parti y a contribué à sa manière et en
son temps. jendoubimehdi@yahoo.fr
Note : commentaire interactif en réaction à un
article publié dans kapitalis sous le titre: l’effet Chahed réunions marathons
des ex-militants de Nidaa tounes, le 1 juin 2018.
Source :
La “patrie avant le parti” ou mon fils avant mes compagnons de lutte?
مفارقة النجاح و الخسارة في السياسة التونسية