كلما أدّبني الدّهر أراني نقص عقلي

و اذا ما زدت علما زادني علما بجهلي

الامام الشافعي


jeudi 5 juillet 1979

AUDIENCE DES QUOTIDIENS TUNISIENS AU DEBUT DE LA DECENNIIE 1970

Il est difficile de cerner de près le problème de la diffusion et de l’audience de la presse tunisienne. A défaut de statistiques et d’études régulières sur le tirage et la vente des journaux tunisiens, toute approche de ce domaine reste assez vague.


DEUX ENQUETES D’AUDIENCES PIONNIERES INP 1971 ET INS 1976

 

Nous tenterons de présenter les éléments disponibles sur la question en nous basant essentiellement sur les deux études commandées par le Secrétariat d’Etat à l’information (anciennement ministère de la culture et de l’information), respectivement à l’Institut National de la Productivité (INP) en 1971 et à l’Institut National de statistiques (INS) en 1976.

L’enquête de l’INS avait pour objet de « déterminer les directions sur lesquelles il faut agir en vue de la promotion commerciale des quotidiens tunisiens aussi bien auprès de la clientèle potentielle que de la clientèle actuelle ».

L’échantillon de l’ÍNP est constitué de 2788 personnes qui ont été interviewées au cours des mois de juin a Septembre1971. 186 personnes déclarent ne lire aucun journal.

L’enquête de l’INS est plus récente(1), elle a touché un échantillon urbain de 5328 personnes (de 15 ans et plus). Plus de la moitié de l’échantillon (57%) sont classés « inactifs »(retraités, élèves, étudiants et toutes les personnes qui déclarent ne pas chercher d’emploi).

Les « cadres moyens »représentent 10% de l’échantillon et les « ouvriers » représentent 24%. La tranche d’âge de 18 à 34 ans représente 42% de l’échantillon et celle de 35 à 49 ans, 25%. Les 15 à 17 ans représentent 13%.

Pour ce qui est de la scolarisation, 44% de la population de l’échantillon, n’a pas été à l’école, 32% a fréquenté l’école coranique et/ou primaire et 21% le secondaire. La fréquentation du Supérieur se réduit à 3%.

M. MASMOUDI (2) évalue globalement le tirage des quotidiens tunisiens à 110000 exemplaires. La vente s’élève à 66000exemplaires, soit un « bouillon » d’environ 60%.



Nous trouvons dans la revue éphémère CONTACT (3) une évaluation plus détaillée.

 

                  

Titres

Langue

Tirage

Diffusion approximative

Action

Français

25000/30000

11000

La Presse

Français

30000

25000

Amal

Arabe

20000

11000

Sabah

Arabe

30000

20000/25000

 

Cette évaluation globale ne semble pas avoir perdu de sa valeur puisque nous lisons dans les résolutions du Conseil Supérieur de l’Information (4)

« En effet malgré la création d’un cinquième titre, LE TEMPS, lancé fin 1975 par DAR-ASSABAH, le tirage global de la presse quotidienne stagne depuis plusieurs années aux environs de 100000 à 120000 exemplaires ».

Si l’on étudie le tirage et la diffusion, cas par cas, nous remarquons que selon les données présentées par CONTACT, l’ACTION et AL-AMAL ont respectivement une diffusion approximative de 11000 avec un « bouillon »qui varie de 45% à 63% environ. Par contre LA PRESSE et AS-SABAH atteignent respectivement une diffusion de 20000 à 25000 exemplaires avec un « bouillon » assez réduit entre 16 et 33%.

A eux seul AS-SABAH et LA PRESSE représentent à peu près 70% de la diffusion globale de la presse quotidienne tunisienne.. Cette diffusion globale assez faible, ne permet pas à la presse tunisienne de toucher un public large. M.MASMOUDI estime qu’elle n’intéresse que 32% environ des lecteurs potentiels. Il évalue ces lecteurs potentiels a un million de personnes de plus de 15 ans sachant lire et écrire.

Cette évaluation est bien plus large que celle de l’INS qui estime à 9% les lecteurs de journaux dans l’ensemble de la population urbaine enquêtée.

La population urbaine réelle de plus de 15 ans est évaluée à 1.665.160 personnes(5). Cela donne un effectif de 150000 lecteurs. Mais si l’on ne prend en considération que la population urbaine sachant lire et écrire et qui est de 837540 personnes, le pourcentage de lecteurs monte à 18%.

Ainsi 91% des tunisiens urbains (6) de plus de 15 ans ne lisent pas de journaux et 82% des tunisiens urbains sachant lire et écrire ne lisent pas de journaux.

COMMENT ESTIMER LE NOMBRE DE LECTEURS PAR EXEMPLAIRE ?

 

Nous pensons que ces données sous-estiment le nombre de lecteurs de la presse en Tunisie. En effet si l’on s’en tient à l’étude de l’INS/Secrétariat d’Etat a l’Information, un journal serait lu par deux ou trois personnes seulement (150000 lecteurs pour une diffusion globale de 60000 exemplaires environ).

L’approche de M.MASMOUDI qui évalue à 5 personnes le nombre de lecteurs par exemplaire, nous semble plus pertinente. La simple observation des pratiques de lecture de la presse en Tunisie dans les ménages, au lieu de travail ou dans les endroits publics, nous permet de pencher vers la proposition de M.MASMOUDI.

Il est aisé de voir dans les administrations par exemple comment un seul exemplaire de journal peut circuler de personne à personne dans un même bureau et même de bureau à bureau (7). Cela sans compter les emprunts »d’un même exemplaire, très nombreux entre un groupe de connaissances ou sans lien de connaissance déterminé dans les cafés, lors des voyages par les transports publics et aux différents moments d’attente ou de loisirs.

Un autre phénomène assez ancien mais qui semble-t-il connait un grand développement dans la société tunisienne, est la lecture en location d’un ou de plusieurs quotidiens. Le lecteur s’entend avec son vendeur pour lire le journal et le lui rendre en bon état, et ceci contre la modique somme d’environ 20 millimes (1/4 au 1/5 du prix de l’exemplaire).

Ce type de lecture se fait souvent au café ou même quelquefois juste à côté du vendeur sur une chaise (souvent celle du vendeur lui-même), ou adossé à un mur ou à un arbre tout proche du point de vente (qui se réduit souvent à une table pliante et a une chaise).

Certains lecteurs peuvent se décider à acheter un journal, mais après avoir lu (ou plutôt jeté un coup d’œil plus ou moins rapide, sur les autres. Cette décision est souvent liée au contenu du journal. Si le lecteur pense qu’il y a vraiment quelque chose à lire, il l’achète, mais s’il pense que son coup d’œil lui a permis de voir à peu près tout ce qui peut l’intéresser, il se contente de payer la location.

Cette situation assez répandue ne peut être cernée que par de nombreuses enquêtes ponctuelles à base d’entretiens libres avec les lecteurs locataires. Elle semble avoir pour origine une double cause : le faible revenu économique du lecteur et surtout celui du revendeur qui s’assure ainsi une petite rentrée supplémentaire.

Les milieux de la presse ont réagi vainement à différents moments avec plus ou moins de vigueur contre cette situation. Un journal à même parlé récemment d’ « opération de pillage de la presse nationale ».

Nous pensons que ce problème ne peut être réglé que par l’amélioration du revenu des vendeurs et non pas par les compagnes d’intimidation que mène quelquefois à leur encontre la presse.

D’autre part si la presse souffre réellement d’un manque à gagner important, elle doit mettre en avant son rôle d’éducation qu’on se plait souvent à rappeler officiellement pour bénéficier de l’aide nécessaire afin d’instaurer les réseaux adéquats qui permettent aux « économiquement faibles »de lire la presse nationale dans des conditions normales (cabinets de lecture, abonnements dans les cafés pour mettre la presse à la disposition des lecteurs potentiels qui ne sont pas nécessairement des acheteurs potentiels).

Ainsi entre l’hypothèse de M.MASMOUDI qui avance le chiffre de 325000 lecteurs et celle de l’étude de l’INS/Secrétariat d’Etat à l’Information, qui avance le chiffre de 150000, nous passons du simple au double.

Nous pouvons expliquer en partie l’écart entre les deux chiffres par l’utilisation de la notion de lecteur de journal de manière assez vague. L’enquête de l’INS/Secrétariat d’Etat à l’Information, considère comme lecteur toute personne déclarant avoir lu un journal la veille de l’interview. Il est évident que cette définition assez précise et pragmatique, présente le double risque de compter ceux qui ont lu la veille par hasard un journal et ceux qui la veille n’ont pas lu exceptionnellement un journal. Comment évaluer ces deux catégories pour dégager le nombre de lecteurs fidèles des quotidiens nationaux ? l’enquête ne donne pas de réponse.

Sur ce point, l’étude de l’Institut National de Productivité est plus détaillée. Elle considère que 51% de ceux qui ont répondu lire un journal, sont des lecteurs réguliers. Le pourcentage des occasionnels est ainsi assez élevé, il constitue une réserve de lecteurs assez importants que la presse nationale doit s’efforcer de gagner. Il est toutefois nécessaire de souligner que la notion de lecteur régulier et de lecteur occasionnel reste tout de même assez vague. Un lecteur occasionnel peut avoir l’occasion de feuilleter un journal plusieurs fois par mois en fonction de l’actualité plus ou moins attirante (chez le coiffeur, chez des parents, etc…), mais cela peut aussi se réduire à quelques occasions par an (cas des résultats d’examens annuels publiés par la presse).

COMBIEN DE LECTEURS ACHETENT-ILS LEUR QUOTIDIEN ?

Du problème de la diffusion et de l’audience de la presse, découle le problème fondamental du mode d’acquisition du journal par le lecteur. L’étude de l’INP évalué à 77% le nombre de lecteurs qui achètent leur journal.

L’enquête de l’INS/Secrétariat d’Etat à l’Information fournit plus de détails sur ce point. Elle évalue a 60% les lecteurs qui achetent leur journal au numero, a 2% ceux qui ont un abonnement personnel, a 12% ceux qui beneficient d’un abonnement administratif et à 26% ceux qui déclarent avoir un autre mode d’acquisition.

Ces évaluations globales montrent l’importance de l’abonnement administratif et des emprunts de journaux. Mais ces deux tendances sont inégalement affirmées pour les différents quotidiens.

Nous remarquons ainsi que se sont les journaux du parti (AL-AMAL et l’ACTION) qui bénéficient le plus des abonnements administratifs (respectivement 25 et 33% des lecteurs). Par contre LA PRESSE et AS-SABAH n’en profitent que dans une faible proportion (soit respectivement 7 et 5%). AS-SABAH se distingue par le plus grand pourcentage, parmi ses lecteurs, d’acheteurs du journal (70% des lecteurs d’AS-SABAH déclarent acheter leur journal).

AS-SABAH  ET LA PRESSE EN TETE D'AUDIENCE

Les différents quotidiens tunisiens, ont une audience très inégale. Sur les 5394 réponses enregistrées lors de  l’interview des 2602 sujets de l’échantillon de lecteurs de l’INP, nous obtenons la répartition suivante des citations des quotidiens tunisiens (soit deux réponses environ par sujet) (8).

AL-AMAL est cite dans 15% des cas

AS-SABAH est cite dans 22% des cas.

L’ACTION est cite dans 14% des cas.

LA PRESSE est cite dans 22% des cas.

 

Les résultats que présente L’enquête de l’INS/Secrétariat d’Etat à l’Information sont sensiblement différents : (9)

1-    Les lecteurs d’AS-SABAH représentent 43% de l’échantillon

2-    Les lecteurs de LA PRESSE représentent 35% de l’échantillon.

3-    Les lecteurs de LÁCTION représentent 17% de l’échantillon.

4-    Les lecteurs d’AL-AMAL représentent 17% de l’échantillon

5-    Les lecteur du TEMPS représentent 13% de l’échantillon.

Si nous comparons les résultats de ces deux études nous remarquons ce qui suit :

1-    L’audience de la presse du parti est généralement assez limitée et présente la même grandeur pour le journal en Arabe et en langue française. Cela peut en partie s’expliquer par les avantages égaux dont les deux journaux peuvent bénéficier auprès des administrations et entreprises publiques.

2-    L’audience de LA PRESSE et d’AS-SABAH est bien plus élevée que celle de la presse du parti. Cependant si l’enquête de l’INP ne fait pas de différence entre l’importance de l’audience de LA PRESSE et celle d’AS-SABAH, l’étude plus récente de l’INS/Secrétariat d’Etat à l’Information, établit une grande différence dans l’audience des deux journaux. AS-SABAH se présente ainsi comme le journal le plus lu de la presse quotidienne de Tunisie.

3-    Si l’enquête de l’INP ne fait pas de différence entre la grandeur de l’audience de la presse de langue Arabe et celle de langue française (respectivement 37% et 36% de l’audience), l’étude  de l’INS/Secrétariat d’Etat à l’Information, établit au contraire que la presse de langue Arabe à une audience de 60% de l’audience totale (essentiellement à l’avantage d’AS-SABAH),

 

TRES PEU DE LECTRICES

L’audience de la presse quotidienne souffre d’un certain nombre de déséquilibres qui font que les femmes sont largement moins lectrices que les hommes, que certaines régions concentrent la grande majorité des lecteurs, et que certaines catégories d’âge, de profession et de niveau scolaire, sont bien plus en contact avec la presse que d’autres.

Ainsi les femmes qui savent lire et écrire sont selon l’enquête de l’INS, lectrices de journaux dans une proportion de 4,5 alors que les hommes le sont dans une proportion bien plus élevée, 15,5%.

Cette différence semble caractériser essentiellement les femmes et les hommes de plus de 20 ans.

En effet la différence entre les lecteurs et les lectrices de journaux de moins de 15 ans est bien plus faible (15). A la question « lisez-vous régulièrement le journal », un faible écart sépare les jeunes garçons des jeunes filles (respectivement 43,39% et 40,97%).

L’audience de la presse quotidienne est très inégale suivant les régions. Globalement les quotidiens sont essentiellement lus dans la région du gouvernorat de Tunis. LA Presse avec 70% de lecteurs résidant à Tunis est le plus tunisois des journaux. Vient ensuite LE TEMPS avec 63% de lecteurs, l’ACTION avec 48% des lecteurs et AS-SABAH et AL AMAL avec respectivement 40 et 37% des recteurs résidant à Tunis.

FAIBLE LECTURE EN DEHORS DE LA CAPITALE

AS-SABAH et AL AMAL sont les deux quotidiens les mieux implantés dans les régions intérieures du pays. Cela peut s’expliquer en partie par le fait qu’ils sont des journaux de langue Arabe. En effet les régions intérieures de Tunisie comprennent un grand nombre de lettrés en langue Arabe alors que Tunis concentre un grand nombre de personne maniant l’Arabe et le français et qui utilisent la deuxième langue dans leurs activités professionnelles (l’Administration n’est arabisée qu’en partie en Tunisie).

A ce déséquilibre fondamental entre Tunis et le reste des régions, s’ajoutent d’autres déséquilibres. Ainsi les régions de Sousse, Monastir et Sfax fournissent à la presse un bon nombre de ses lecteurs ( entre 18 et 26%). Par contre les régions du Nord-Ouest (Le Kef, Beja, Jendouba et Siliana) ne fournissent à la presse qu’une faible proportion de lecteurs (2 à 8% selon les journaux).

M.MASMOUDI rend compte de ces inégalités régionales en nous fournissant un outils de comparaison particulièrement appréciable : le nombre de journaux vendus à l’échelle nationale et dans les régions par mille habitants.

La moyenne nationale est de 11 pour mille. Tunis et Tunis Sud triplent à eux seuls la moyenne nationale (35 pour mille). Tous les autres gouvernorats sont bien au-dessous de la moyenne nationale. Le gouvernorat de Sfax s’en rapproche légèrement avec 9 pour mille.

Ces déséquilibres dans la diffusion et dans l’audience de la presse quotidienne nationale entre les régions rappellent d’autres déséquilibres fondamentaux (infrastructure économique, nombre de personnes sachant lire et écrire, etc…). Mais cela ne veut pas dire pour autant que les journaux touchent le maximum de lecteurs possibles et que seuls ces obstacles socio-économiques majeurs limitent la diffusion des quotidiens.

Nous avons vu auparavant comment une grande partie du public potentiel n’est pas touchée. Cela s’explique par la conjugaison d’un certain nombre de raisons ayant trait à la politique de l’information des journaux et ses conséquences sur le contenu, à la faiblesse du revenu d’une grande partie de la population, etc…

FAIBLE RESEAU DE DISTRIBUTION A L’INTERIEUR DU PAYS.

D’autres raisons plus techniques peuvent avoir une grande importance dans la faible diffusion de la presse particulièrement dans les régions éloignées de la capitale sont imprimés les journaux. Ainsi la distribution (12) de la presse nationale est assez défectueuse. Plusieurs lecteurs potentiels sont frustrés de la lecture de la presse ou de leur journal préféré qui peut ne pas arriver du tout, arriver avec un grand retard ou bien être vite épuisé.

Il y a en Tunisie environ 300 point de vente fixes. Le nombre de revendeurs ambulants varie de 100 à 200 personnes.

Abordant dans une enquête sur les périodiques, le problème de la distribution. M.Ridha Najar (13) précise :

« La répartition du réseau est toutefois assez déséquilibrée sur le plan territorial. En effet la plus grande concentration se trouve dans les villes, c’est là aussi que se trouve la plus grande masse de population. Par contre en milieu rural et dans les zones sahariennes ainsi que dans certaines agglomérations urbaines pour peu qu’elles soient éloignées, l’implantation est assez déficiente ».

GROS LECTEURS PARMI  LES CADRES SUPERIEURS, PROFESSIONS LIBERALES ET ENSEIGNANTS.

Si l’on tient compte de la profession, on remarque que les lecteurs de journaux se recrutent le plus souvent parmi les « cadres supérieurs, professions libérales et professeurs », dont 50% se déclarent lecteurs de journaux, et parmi les cadres moyens (employés), dont 34% se déclarent lecteurs de journaux. Ces deux catégories ont en fait un grand nombre d’avantages qui leur facilitent un accès facile à la presse. Ils sont économiquement favorisés pour pouvoir acheter sans gêne, un journal. Celui-ci leur est fourni souvent gratuitement dans les entreprises où ils travaillent. Ils ont un niveau d’instruction qui leur permet de lire et de s’informer sur les affaires publiques et ils résident généralement dans les communautés urbaines bien desservies.

Les autres catégories professionnelles sont très peu lectrices de journaux. Seuls 2% des agriculteurs se déclarent lecteurs, 7% des commerçants et 6% des ouvriers. Cela ne veut pas dire que ces catégories n’ont aucun contact avec la presse écrite. Un grand nombre de personnes qui ne lisent pas les journaux peuvent en prendre connaissance par l’intermédiaire de lecteurs dans leur entourage familial ou professionnel, par des discussions et par des lectures à haute voix. Un certain nombre de parent non lettrés se font lire le journal par leurs enfants scolarisés. Ces pratiques sont aisément observables lors des périodes d’intenses activités politiques ou lors d’actualités sociales particulièrement attirantes (troubles ou phénomènes sociaux d’envergure).

EXTRAIT :

Thèse de doctorat de 3eme cycle en sciences de l’information de Mehdi Jendoubi : L’INFORMATION SUR L’ECONOMIE NATIONALE DANS LES QUOTIDIENS TUNISIENS DURANT LA PERIODE DU IV EME PLAN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL, Université Paris 2, 1979, (pp : 97-107).

Titre et sous-titre ont été rajoutés pour les besoins du blog.

 

(1) L’INS procède régulièrement à une enquête sur l’emploi en milieu urbain qui touche la population de plus de 15 ans. Le département des études du Secrétariat d’Etat à l’Information à établi un questionnaire que les enquêteurs de l’INS ont incorpore a leurs questions sur l’emploi. « Sont considérés comme lecteurs toutes les personnes ayant déclaré avoir lu un journal la veille de l’interview ». Enquête réalisée durant Mai Juillet 1976.

(2) Masmoudi (Mustapha), Economie de l’information en Tunisie, Dar Assabah, Tunis.

(3) Kamel Ben Youssef, Une Presse Pourquoi Faire, CONTACT, No 2 du 8 Janvier 1973, Tunis. 

(4) Conseil Supérieur de l’Information, Recommandations et Réalisations, première session, Tunis 1975, P :41.

(5) Recensement général de la population en 1975. Il est aussi à noter que le nombre des lecteurs de journaux de moins de 15 ans, n’est pas à négliger. Mme Skik Alya rapporte dans sa thèse (Attitudes et gouts des Adolescents tunisiens en matière de radiotélévision, Paris 2 1978), que cette fraction de la population représente 43,5% de la population totale (source INS), et que 42,86% des moins de 12 ans et 35,19% des 12 a 14 ans déclarent lire des journaux.

(6) Ces urbains sont en principe les plus avantages pour la lecture de la presse en raison du taux plus élevé dans les zones non urbaines de personnes ne sachant pas lire et écrire et en raison de la densité des points de vente de journaux.

(7) Un jeune employé de bureau dans une administration régionale nous a même confié qu’un certain nombre de fonctionnaires travaillant dans un même bureau se sont entendus pour acheter à tour de rôle le journal, chacun un jour de la semaine. Un jour un journal publie un poster en couleur de l’Equipe nationale de foot qui s’apprêtait a une compétition internationale, et chacun des membres du bureau s’amène avec son journal personnel.

(8) Le total est inférieur à 100%, les réponses s’étendent à la presse non quotidienne.

(9) Le total est égal à 125% : 25% des lecteurs déclarent en effet lire plus d’un journal.

(10)            SKIK Alya, Attitude des adolescents tunisiens en matière de radiotélévision, thèse de 3eme cycle, 1978,Université Paris 2, Paris.

(11)            MASMOUDI, op.cit. P : 69.

(12)            Houidi Fethi, op. cit. P :297.
l’auteur décrit les circuits de distribution et les points de vente de la presse du parti, particulièrement avantagée dans ce domaine. Celle-ci dispose de 245 points de vente, dont 98 ambulants.

(13)            Ridha Najar, Le développement de la presse périodique dans les pays Arabes, Dialogue, No 121 du 27-12-1676, Tunis.

 

 Autres lectures:

QUAND LES QUOTIDIENS TUNISIENS GLORIFIAIENT  L’EPOPEE DE L’ETAT PROMOTEUR DU DEVELOPPEMENT DANS LES ANNEES 1970

La fonction du discours critique dans les quotidiens tunisiens

CONCEPTIONS OFFICIELLES DE L'INFORMATION EN TUNISIE DURANT LA DECENNIE 1970.

STATUT DE LA CRITIQUE DE PRESSE AU DEBUT DE LA DECENNIE 1970

COMMENT LES MILIEUX OFFICIELS ET OFFICIEUX PERCOIVENT-ILS LES DIFFICULTES DE LA PRESSE TUNISIENNE AU DEBUT DE LA DECENNIE 1970